Mission humanitaire, Cambodge, 2020, (2/2)

Suite et fin du récit de mon expérience après la dernière semaine de soins ostéopathiques à PSE (Pour un Sourire d’Enfant).

Ici le travail se fait un peu à l’aveugle. On a juste à fermer les yeux et à faire confiance en nos mains ; mains qui nous dirigerons vers les tissus noués nécessitant un relâchement.

C’est malgré tout un petit peu déstabilisant : il y a d’abord la barrière de la langue. Même de simples mots anglais ici ne sont pas compris. Il y a ensuite un point essentiel. Ces enfants sont recueillis et sortis de la misère. Nous n’avons que très rarement des informations sur leur histoire. Leur environnement de vie, lui, on en a entendu parlé. Mais peut-on vraiment nous imaginer, nous, occidentaux privilégiés, à quel point leur quotidien est difficile ? Je ne pense pas !
Pour ma part, jamais je ne me serais imaginée qu’une fillette de moins de 6 ans pouvait être mise à la prostitution par ses propres parents pour 25 centimes d’euros. Même en essayant de visualiser des pires atrocités de la nature humaine, jamais je n’aurais pu concevoir ceci. Ce ne sont que des enfants, si crédules et si naïfs.

Pour sortir ces enfants des décharges, de ces violences et de ces viols, leurs familles sont dédommagées par le centre PSE. Pour leur permettre d’obtenir un cadre bienveillant, rassurant, sans violence, et de recevoir un enseignement, leurs parents reçoivent une compensation financière. La plupart du temps, c’est du riz.

Alors voilà ce que mes mains à l’aveugle me rapportent. Voilà ce que sans aucune information je ressens. Voilà ce que me mains me disent les yeux fermés. Voici toutes les informations transmises à mon cerveau. Des corps verrouillés, en protection de ces situations terribles vécues. Des regards apeurées ou d’autres complètement vides comme-ci leurs corps étaient restés tétanisés. J’ai en tous cas la certitude en tant qu’ostéopathe de leur avoir permis de recevoir cette parenthèse. Mon travail consistait à délier ces tissus figés et à relâcher les impacts de la vie reçus par ces enfants, susceptibles d’en altérer leur bonne croissance et leur état de santé général. Cette aide apportée était un moment où ils sont venus décharger toutes leurs tensions physiques et émotionnelles. C’est comme s’ils s’étaient délestés de cette lourde boue humide sur leurs petits corps d’enfants pour mieux grandir et affronter la vie.

Un papillon dont les ailes sont alourdies par l’eau ne pourra pas correctement les déployer pour s’envoler vers toutes les fleurs qu’il pollinisera.

Mission humanitaire, Cambodge, 2020 (1/2)

Récit de mon expérience après une semaine de soins ostéopathiques à PSE (Pour un Sourire d’Enfant).

Début des soins ce matin.
Derrière mon sourire qui assure une excitation certaine j’ai la boule au ventre.
Dans l’infirmerie mobile pour nous rendre dans les communautés, nous sommes en route pour effectuer nos premiers soins.

Les communautés comme ils disent, ce sont les bidonvilles. Ne pas trop évoquer cette misère et rappeler d’où viennent ces enfants, c’est le message que souhaite faire passer ce couple de français, fondateurs du centre PSE.

Je me demande quelles images je vais rencontrer et à quelle réalité je vais être confrontée.

Nous nous dirigeons vers une première communauté ce matin avec Constance. Assises dans ce mini-bus aménagé nous sommes toutes les deux figées, muettes, entrain d’observer le paysage qui se modifie au fil des kilomètres.
Autour de nous des tiroirs de dossiers médicaux et de médicaments.
De la ville aux habitations modestes nous nous dirigeons vers la périphérie où les bidonvilles et les déchargent s’installent. Dans quelques minutes des dizaines d’enfants nous accueillerons avec leurs bouilles à croquer, leurs sourires, leurs cris de bienvenue et leurs câlins sans retenue.

Enfin ça y est, les soins ont commencé.
C’était le moment que j’attendais. Le stress est tombé, comme ça, d’un seul coup. Mes mains en action, les journées s’enchainent. Je suis dans mon élément, le temps passe bien trop vite.

Au bout d’une semaine, près de 150 enfants sont venus dans nos mains.

Interview Ze Mag Nord Landes

A mon retour d’Inde, votre engouement à l’égard de ma mission humanitaire m’a beaucoup touchée !

A cette occasion, Brigitte Ancelin, journaliste pour le magasine Ze Mag Nord Landes m’a proposée de réaliser un article ayant pour objectif de partager cette expérience avec vous.

Vous pourrez retrouver ce bel article dans le magasine du mois de juin !

Merci à Brigitte Ancelin

Aurélie Flaux

Mission humanitaire à Pondichéry en Inde. Février 2018

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En partenariat avec l’association « Ostéopathes et Enfants du Monde », j’ai eu la chance de faire partie de l’équipe ayant participé à la mission humanitaire en février 2018 en Inde.

Je suis partie, trois semaines, accompagnée de cinq consoeurs et confrères, partager mon bagage thérapeutique et offrir de mon temps auprès des enfants de Pondichéry.

Quelle est cette association ?

Ostéopathes et Enfants du Monde est une association qui propose est assure des soins ostéopathies auprès d’enfants nécessiteux de 0 à 18 ans à travers le monde.
Les soins se réalisent au sein d’orphelinats la plupart du temps mais peuvent également se dérouler au sein d’hôpitaux, de cliniques et de structures médicales ou paramédicales.

N’hésitez pas à soutenir cette association pour permettre la pérennisation des missions, en réalisant un don : FAIRE UN DON

Pour suivre mon expérience, retrouvez les photos de cette mission en cliquant ici.
Vous pouvez également lire cet article réalisé par une journaliste locale. Elle a pu récupérer et mes toutes premières impressions dès mon retour ; c’est ici.

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